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La croisière s’amuse t’elle vraiment sur le Nil ?

Notre croisière sur le Nil est réservée pour mi-septembre ! Ce n’est pas la saison idéale bien sûr, mais tant pis, nous aurons chaud. Mais alors ça donne quoi une semaine en Egypte ? Alors, qu’est-ce que cela donne une semaine en Égypte ? Voici un journal de bord quotidien ainsi que mon avis personnel de notre aventure à bord du Lady Carol, de Louxor à Assouan. Prêts à embarquer.

Croisière sur le Nil, Egypte: Mon avis personnel

Ha l’Égypte par où commencer ? Déjà, par l’avant ! Et surtout par l’incompréhension des personnes en France quand j’annonce que j’ai choisi cette destination pour les vacances.

  • Holala, mais tu vas là-bas, fais gaffe !
  • Essaye de rentrer entière
  • Ce ne sont pas des terroristes dans ce pays ?
  • Parmi tant d’autres….

Et oui, l’Égypte a plus ou moins rouvert ses portes aux touristes Français il y a à peu près de temps, oui sur les bateaux de croisière, des hommes armés veillent, oui les checkpoints sont nombreux.

Mais l’Égypte, c’est aussi 6 000 ans d’histoire, des temples fabuleux, une mer Rouge d’une beauté à couper le souffle et des habitants fiers et respectueux. Le Nil a quelque chose de mystique. Les couchers de soleil brillent d’une luminosité unique et ce peuple possède une envie de faire vivre son pays incroyable.

Carnet de bord au fil du Nil

J’ai choisi d’écrire cet article comme un carnet de voyage rempli chaque soir avec mes impressions et mon ressenti au fur et à mesure des jours. Il faut savoir que notre croisière s’est déroulée en 2019, une période où l’Égypte n’était pas encore redevenue une destination prisée des touristes. Ce qui fut pour nous une opportunité remarquable, permettant d’explorer paisiblement des lieux d’une beauté saisissante, loin de l’agitation des foules.

Jour 1 Paris-Louxor

Nous décollons en début d’après-midi sous la grisaille parisienne. Dans quelques heures, je foulerai le sol de Louxor, après une escale au Caire. Le simple fait de penser à cette première étape m’emplit d’excitation. Louxor, avec ses temples majestueux et ses vestiges antiques, promet d’être une immersion totale dans l’histoire fascinante de l’Égypte ancienne.

01H00 du mat: Arrivée à Louxor l’Egypte

L’arrivée en terre pharaonique est un peu moins poétique voir même plutôt folklorique.

Après 8 heures de voyage je rêve en bonne fumeuse que je suis (bouuuuhhhh pas bien), d’une clope. Il est minuit passé j’arrive à la sortie du hall d’aéroport et là le choc! Des dizaines d’hommes, tous habillés en jalabiya l’habit traditionnel, sont agglutinés devant les vitres en fixant l’Européenne blonde que je suis.

Je me sens le poisson rouge d’une boutique Amazonie un samedi aprèm et décide que mon besoin de nicotine n’est plus si pressant. Demi-tour pour rejoindre le groupe, ma mini-rébellion au voyage organisé aura duré en tout et pour tout 5 minutes C’est la première d’une longue série d’envie d’aller voir ce pays sans avoir à suivre un drapeau écrit FRAM et le début de quelques situations plus ou moins cocasses.

02h00 du matin : Arrivée sur le bateau, classé 5 étoiles…version Egypte.

J’avais lu pas mal d’avis sur les forums pas vraiment reluisants sur les bateaux descendant le fleuve… Eh bien c’est tout le contraire. Le navire typiquement égyptien est superbe.

Tous les bateaux de croisières, hormis les felouques ont été conçus de la même façon, seule la déco change (Et encore ils ont dû avoir un prix de gros sur la moquette verte sur le pont parce que celle-ci elle est omniprésente quel que soit le bateau). Des chaises longues ainsi qu’une ( petite) piscine permettent de ses detendre entre deux escales.

Oui ce n’est pas moderne, oui il y a des choses à revoir niveau finition mais les chambres sont propres et la baie vitrée immense, avec vu sur le Nil (ha bon…) est magique. Pour ce qui est des services les repas sont bons et le personnel se plie en 4 pour que tout se passe bien.

Il se dégage une atmosphère hyperconviviale, les guides boivent un verre ou fument une chicha après le service avec les vacanciers, tout le monde se connaît, la disco du soir est une joyeuse colonie de vacances pour adultes.

Et pourtant je partais avec de gros a priori.

Je n’étais jamais partie en voyage organisé et le délire aquagym danse de l’été ne me faisait pas rêver.

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Jour 2 : Au fil du Nil, Louxor-Edfou

6H00 : Visite du temple de Karnak

Après une très (trop) courte nuit, le téléphone de notre cabine sonne à 6h00. C’est parti pour la première visite de notre séjour : le temple de Karnak. Nous sommes immédiatement plongés dans l’ambiance. C’est un choc, non, une véritable claque. L’allée des sphinx est magnifique, et en entrant, on ne se doute pas que cela pourrait être aussi majestueux.

Comment l’être humain, 3 000 ans avant Jésus-Christ, a-t-il pu réaliser un tel chef-d’œuvre de ses propres mains ?

Nous apprenons parmi mille et une informations que le temple de Karnak possède 134 colonnes, ornées de hiéroglyphes, qui symbolisent les 134 enfants que Ramsès a eus durant sa vie. (Oui, 134 ! Ramsès ne perdait pas de temps quand il s’agissait de se reproduire.)

Milat, un homme passionné et captivant, est notre guide pour la semaine. Avec un long parcours en égyptologie au Caire, il est également un conteur exceptionnel, rempli d’humour et d’anecdotes croustillantes qui donnent vie aux personnages qui nous accompagneront tout au long de cette aventure (Toutankhamon, Ramsès, Nefertiti et toute leur bande).

Je ne m’étendrai pas sur l’histoire du temple, d’autres sites le font très bien et il y a trop à dire…

Après cette immersion dans le monde des pharaons, nous voilà de retour sur le bateau à 13 heures pour enfin commencer cette fameuse descente du Nil, qui nous mènera en trois jours jusqu’à Assouan.

💡 Le temple de Karnak classé au patrimoine mondial de l’UNESCO est considéré comme le plus grand complexe religieux de l’antiquité Egyptienne.

13h00 — Départ du bateau, cap sur Edfou

Le grondement des moteurs annonce le départ. Lentement, le bateau se détache de l’embarcadère et entame sa navigation en direction d’Edfou. À bord, un sentiment d’excitation est palpable parmi les passagers : celui d’une nouvelle aventure qui commence dans notre periple égyptien.

Nous descendons à la salle de restauration, afin de découvrir notre premier repas sous forme de buffet. Contre toute attente — et pour faire mentir les critiques acides lues sur certains forums — le buffet est bon. Ce n’est certes pas de la haute gastronomie, mais les plats sont variés, bien préparés, et changent chaque jour pour garder un effet de nouveauté. L’équipe de restauration, quant à elle, est incroyablement attentionnée. Sourires sincères, gestes discrets mais efficaces : tout est fait pour que nous nous sentions à notre aise. Et ça fonctionne.

Assis à notre table près des grandes baies vitrées, nous dégustons notre repas en observant le Nil s’éloigner lentement de son port d’attache. Le décor change doucement : les rives défilent, et déjà, la magie commence à opérer.

14h00 — Une navigation hors du temps

Le bateau glisse lentement sur les eaux tranquilles du Nil. Loin du tumulte moderne, nous avons la sensation troublante de basculer dans une autre époque. Le Nil, ce fleuve légendaire, semble porter en lui les échos de l’histoire millénaire de l’Égypte.

Je ferme les yeux un instant et me laisse bercer par le clapotis régulier de l’eau contre la coque. Lorsque je les rouvre le spectacle est saisissant. Ici des enfants plongent dans le fleuve depuis un rocher. Là un troupeau de zébus traverse lentement une clairière en bordure d’eau, encadré par un homme et son bâton. Un peu plus loin, un groupe de femmes, voilées de noir de la tête aux pieds, lavent le linge en riant, les gestes synchronisés dans un rythme ancestral. Rarement la vue d’un paysage ne m’a procuré une telle émotion.

15h00 — Entre désert et palmeraies

Le contraste des paysages me fascine : à gauche, une palmeraie luxuriante, oasis de verdure plantée dans le sable brûlant ; à droite, le désert s’étire à perte de vue. Entre les deux, le Nil, éternel, impose sa majesté.

Au loin, les minarets d’un petit village chantent. L’appel à la prière monte dans les airs, porté par le vent chaud. Une vibration presque sacrée qui semble résonner dans le ciel, dans les pierres et dans mon cœur.

C’est une beauté sans artifice, qui s’etend devant nous. Une simplicité sublime, un moment suspendu dans le temps. Je comprends maintenant pourquoi tant de voyageurs tombent amoureux de cette terre.

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Allez fini la séquence beauté du Nil, n’oublions pas qu’on est chez FRAM! #businessisbusiness

Petite réunion pour nous expliquer ce que nous allons voir. Emportée par l’euphorie du voyage, je fais la dingue. A être dans le délire frammissima je prends le pack VIP complet d’excursion. À moi la découverte complète de l’Egypte. Il faut dire que la machine est bien rodée. #touristerentable

Là le combo est total:

  • Balade en calèche et en felouques,
  • Temple d’ Abou Simbel,
  • Barrage d’Assouan,
  • Village nubien…
  • J’en passe… Et des meilleurs

Allez hop j’y suis j’veux rien louper j’crache les livres et c’est parti pour une semaine intensive.

Une grande première ça aussi, moi qui me suis toujours débrouillée quel que soit le pays pour rôder toute seule.

Mais là j’avoue que l’Egypte m’effraie un peu et vu la connexion de merde sur le bateau dur dur de trouver un uber, réserver un temple ou faire une google map.

Milieu de soirée nous accostons à Edfou. Après un repas animé et une soirée disco sur le pont encore plus animée, 2 ème tentative d’indépendance, cette fois-ci réussie.

Nous décidons avec un couple rencontré sur le bateau d’aller nous balader dans la ville. C’est comme ça que ce soir-là nous finirons notre soirée à fumer une chicha à la terrasse du café d’Ali dit Ali baba qui tente d’abord de nous escroquer en nous vendant 4 chichas à prix d’or pour 4 et qui finit après marchandage intensif par nous enlever 2 chichas, diviser le prix par 3 et s’installer avec nous pour une grande discussion arabico english qui dure des heures.

2H00 du mat, enfin au lit. On dort quand dans ce pays ?

Visiblement pas encore, la journée de demain s’annonce encore plus chargée que celle-ci. Pas de tout repos la vie de croisiéristes.

 » **tusbihun ealaa khayr arak ghadan limughamarat jadidat an sha' allah** » Bonne nuit à demain pour de nouvelles aventures, si dieu le veut

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Jour 3 – Edfou & Kom Ombo : Entre traditions ancestrales et magie nocturne

7h00 – Réveil en douceur… ou presque

Aujourd’hui, c’est jour de fête, que dis je…presque une grasse matinée ! Monsieur Abou, notre guide de choc, ne fait sonner notre téléphone qu’à 7h00. Un luxe après les réveils à l’aube des jours précédents. Dans la cabine encore tamisée par les rideaux tirés, je m’étire. La lumière du Nil perce doucement et annonce une journée bien remplie.

8h00 – En route pour le temple d’Horus, en calèche

Après un petit-déjeuner rapide sur le pont, nous montons à bord de notre calèche, attelée à un cheval fatigué. ( la condition de vie des animaux en Egypte étant ce qu’elle est malheureusement). Nous quittons les rives paisibles du Nil pour entrer dans le tumulte matinal de la ville d’Edfou.

Il est à peine 8h, mais la ville est déjà bien éveillée. Le soleil grimpe dans le ciel, encore doux sur la peau mais ca ne va pas durer, les fortes chaleurs ne sont jamais loin en Egypte. Les rues sont animées, chaotiques et merveilleusement bordéliques : les échoppes débordent sur les trottoirs, les vendeurs crient leurs prix, les femmes, voilées pour la plupart, déambulent en discutant, panier au bras. Une carriole brinquebalante conduite par un vieil homme tente de se frayer un passage au milieu des minibus bondés, des enfants pieds nus, des calèches et des scooters chargés jusqu’au guidon.

C’est un joyeux désordre. Un tumulte d’odeurs, de couleurs, de voix. Un ballet désorganisé mais fascinant. Une tranche de vie égyptienne à l’état brut.

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9H00 – Le temple d’Horus – Monumental et hypnotique

Et puis soudain, au détour d’une rue, il surgit : le temple d’Horus, imposant, intact, majestueux. Sa façade écrase tout par sa puissance. Nous pénétrons dans l’enceinte sacrée, et le temps semble s’arrêter.

À l’intérieur, c’est un autre monde. Les colonnes immenses, les murs couverts de hiéroglyphes et de scènes religieuses, les reliefs magnifiquement conservés… Et surtout : les couleurs. Oui, des couleurs ! Millat, notre guide passionné, nous explique que le temple avait été littéralement enseveli par une tempête de sable et redécouvert au XIXe siècle par un archéologue français obstiné, qui y consacra vingt ans de sa vie. En voyant la taille de l’édifice, on comprend l’ampleur de son œuvre.

Chaque pièce, chaque recoin semble nous murmurer des secrets d’un autre temps. Horus, dieu faucon, veille encore sur ses murs.

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11HOO- Une pause commerçante chez “Ali Baba”

Sur le chemin du retour, je croise Ali Baba, mon nouveau copain de la veille. Sourire édenté, bras grands ouverts, il m’invite à entrer dans sa boutique d’objets souvenirs. Impossible de refuser.

S’ensuit une négociation épique à la manière orientale, entre plaisanteries, flatteries et regards complices. Quinze minutes plus tard, me voilà l’heureuse propriétaire d’une djellaba, un magnet, un scarabée porte-bonheur, un foulard en cadeau… et quelques livres égyptiennes en moins dans mon sac. Une photo souvenir, une accolade chaleureuse, et retour sur notre hôtel flottant.

13H00 – Après-midi de navigation – Le Nil, encore et toujours

Nous reprenons la navigation. L’après-midi s’étire doucement, bercée par le rythme lent du bateau. Je m’installe sur le pont supérieur, un verre à la main, face au fleuve. Les paysages défilent, toujours aussi hypnotiques : les palmiers oscillent sous la brise, les enfants jouent dans l’eau, les villages s’égrainent au fil des berges. Une douce torpeur s’installe. Qu’il est bon de se reposer quelques heures après ce marathon de visites.

18h30 – Kom Ombo by night : entre science antique et mystère

En Egypte, la nuit se couche tôt. C’est une impression très bizarre d’avoir chaud toute la journée et un soleil qui commence déjà à décliner aux alentours de 18h00. C’est donc au crépuscule que nous découvrons le temple de Kom Ombo, éclairé par de savants jeux de lumière. L’ambiance est magique, presque irréelle. L’ombre des colonnes, les reflets dorés sur les pierres… Tout concourt à créer une atmosphère mystique.

Cette fois çi c’est donc de nuit que nous partons visiter l’interieur du temple de Kom Ombo. Milat nous régale, encore une fois d’anecdotes croustillantes sur la vie de ses ancêtres. Il nous raconte, avec fierté, qu’il y a 4 000 ans déjà, les Égyptiens avaient mis au point une méthode pour deviner le sexe des bébés a naitre (les tests de grossesse version Egypte ancienne) : les femmes enceintes urinaient sur des graines de blé et d’orge. Si le blé poussait : un garçon. Si l’orge germait : une fille. La science avant l’heure.

Les fresques nous dévoilent la vie quotidienne des pharaons : médecine, chirurgie, instruments… Tant de savoirs gravés à jamais dans la pierre.

20H00- Le musée des crocodiles momifiés… et le marché

Après la visite, un rapide passage au musée des crocodiles momifiés. Un brin anecdotique, mais plutôt bof bof. Quelques spécimens bien conservés, entourés d’explications succinctes. Pas de quoi en garder garder un souvenir mémorable…

Puis, inévitablement, nous traversons un marché. Là encore, c’est tout un spectacle : « Allez les bleus ! », « Hee la gazelle ! », « Habibi, comment ça va ? », « À l’aise Blaise ! »… L’accueil est aussi bruyant que bon enfant. Harceleurs mais toujours souriants. Les Égyptiens ont cette insistance chaleureuse qui déroute, mais amuse aussi.

21h00 – Fin de journée

Ce soir, pas de soirée sur le pont supérieur, pas de danse orientale ni de cocktail. Le rythme intense a eu raison de mon envie de disco. Juste le plaisir de s’allonger dans son lit et se laisser bercer par le Nil les yeux encore pleins de lumière et de souvenirs. La journée a été longue, intense, merveilleuse.

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Jour 4 – Assouan : Entre modernité, mémoire, et traditions nubiens

8h00 – Retour au présent

Après trois jours de plongés dans l’Égypte des pharaons, de temples majestueux en hiéroglyphes millénaires, aujourd’hui marque un retour dans le présent. Cap ce matin sur un symbole de la modernité égyptienne : le célèbre barrage d’Assouan.

Pendant le trajet en car, Milat, toujours aussi passionné, nous parle à cœur ouvert. De son pays. De sa jeunesse. De cette Égypte à la fois fière et meurtrie. Le printemps arabe, les bouleversements de 2011, la menace terroriste, les années d’instabilité… On sent que ce n’est pas juste un discours rodé pour les touristes. C’est son histoire. Celle de sa famille. De ses amis. Et de tout un peuple qui continue d’avancer, malgré tout.

« L’Égyptien est fier, l’Égyptien est sensé », nous dit-il. Il nous rappelle que ce pays a traversé des millénaires de gloire, mais aussi des décennies d’épreuves. Et que le tourisme, aujourd’hui, n’est pas un luxe mais une bouée de sauvetage.

8h45 – Un regard d’enfant

Je repense à ces fillettes croisées la veille, dont les yeux pétillaient simplement à la vue d’une étrangère blonde aux yeux clairs comme moi. Ce n’est pas de l’exotisme inversé, c’est une forme d’émerveillement presque oublié. Nés après 2011, ces enfants-là n’ont jamais vu les grandes cohortes de touristes des années 2000. Ils n’ont pas connu les quais pleins à craquer, les hôtels complets, les centaines de bateaux remontant ensemble le Nil. Aujourd’hui, les croisières reprennent doucement, mais les carcasses rouillées de navires à l’abandon hantent encore les berges, témoins silencieux d’une époque révolue.

Revenons passer nos vacances en Egypte, car en plus d’être un peuple accueillant l’égyptien a besoin plus que jamais de cette ressource qu’est pour lui le tourisme. Il m’est arrivé de rencontrer des fillettes qui me voyant avaient le visage illuminé et les yeux qui pétillent. Les Européens et plus encore les blondes aux yeux bleus comme moi ne sont plus monnaie courante dans les coins reculés et il faut que ça change.

Nés après 2011 ces enfants-là n’ont pas connu la grande période du tourisme de masse des années 2000. Les quais pleins à craquer, les hôtels complets, les centaines de bateaux remontant ensemble le Nil sont pour cette génération une légende. Aujourd’hui, les croisières reprennent doucement, mais on croise encore pas mal de carcasses rouillées de navires à l’abandon hantant les berges, témoins silencieux d’une époque pas si lointaine ou le monde entier venait visiter ce merveilleux pays qu’est l’Egypte.

9h00 – Le barrage d’Assouan et le lac Nasser

Je dois avouer que ce barrage, n’était pas la visite que j’attendais avec le plus d’impatience. Mais comme j’ai fais la dingue avec mon « pack complet » sur le formulaire d’excursions… alors me voilà. Et finalement, je ne regrette pas du tout.

L’ouvrage est colossal. Gigantesque. Une muraille de béton domptant le Nil. Mais le clou du spectacle, c’est la vue sur le lac Nasser. Une étendue d’eau calme, surréaliste dans cet environnement aride. Et surtout, le dernier endroit en Égypte où l’on peut encore croiser des crocodiles du Nil. Oui, parce que dans le Nil lui-même, il n’y en a plus. Cherche l’erreur…

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10h30 – Huiles essentielles et marketing millénaire

Qui dit “voyage organisé” dit forcément “arrêt shopping”. Et ce matin, c’est direction la boutique d’huiles essentielles. Ambiance feutrée, démonstration passionnée, odeurs capiteuses… Je sens, j’essaie, je hoche la tête, je plaisante… et en bonne touriste consommatrice que je suis j’achète… Évidemment.

Je ne saurai jamais si j’ai vraiment eu le meilleur produit au meilleur prix, mais peu importe. Ils sont trop forts, ces Égyptiens, dans l’art de vendre. On repart tous avec un petit sachet, sourire aux lèvres et portefeuille un peu plus léger. Persuadés d’avoir fais l’affaire du siècle…#naivete

12h00 – En bateau sur les pas d’Agatha Christie

Pause déjeuner à bord, puis nous grimpons dans une petite embarcation pour une balade magique sur le Nil. Le soleil tape, mais le vent du fleuve rend l’air supportable. Au loin, l’hôtel Old Cataract apparaît, majestueux, les pieds dans l’eau. Ce palace mythique a vu passer Agatha Christie — c’est ici qu’elle écrivit Mort sur le Nil — mais aussi Mitterrand, qui avait ses habitudes dans ses salons feutrés.

Je l’imagine, assis face au fleuve, méditant sur le monde en dégustant un café noir bien serré.

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L’après-midi c’est une escapade sur l’île Elephantine et le marché aux dromadaires qui nous attendent. Nous terminons ensuite par une escale dans un village nubien. L’arrivée au village nubien se fait en grande pompe. Je crois que tous les enfants se sont donné rendez-vous au ponton pour nous vendre colliers et porte-clefs. C’est coloré et typique.

Nous partons visiter une école puis une maison traditionnelle pour une dégustation de plats nubiens. La maisonnée que nous découvrons élève, comme beaucoup de leurs voisins des crocodiles. Le crocodile étant un symbole de protection pour les Nubiens, beaucoup de familles ont le leur qui trône (en cage bien sûr au milieu du salon).

L’excursion est agréable. Hypertouristique, pas de quartier libre pour aller rôder dans le village mais sympa.

Après cette TRES LONGUE journée il est temps de regagner le bateau pour enfin un peu de repos.

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Jour 5 : Visite d’Abou Simbel

Attention gros dossier. Ce matin, le réveil sonne à 3H00.

Ça pique sévère mais visiter Abou Simbel est clairement indispensable.

D’Assouan, il nous faut 4 heures de bus pour y accéder. Départ, a 4 heures du mat, pause-café à mi-chemin. Pile pour profiter d’un lever de soleil à couper le souffle au milieu du désert.

Lever de soleil sur le désert égyptien

Jour 6: La vallée des morts

Nous avons naïvement cru que la journée à Abou Simbel serait la plus intense. Quenini, là nous étions encore chez les vivants. Et c’est la vallée des morts le lendemain qui finira de nous achever.

Mais ce fut aussi une de mes journées préférée.

5h le téléphone de la cabine sonne. Abdou bordel j’en peux plus de ce rythme de folie, JE VEUX DORMIR ! Ah on l’a voulu notre pack VIP d’excursion ben on l’a ! À 6h nous sommes dans le bus direction d’abord le temple de Ramses lll.

Encore des hiéroglyphes incroyables, une grandeur irréelle et des couleurs sur les murs et plafonds tellement bien conservés que ça en est suspect.

Quand on dit que l’Egypte Antique est l’origine du monde, sans être une dinguo d’histoire, tant de chefs-d’œuvre et d’ingéniosité laissent pensive.

Les paysages de la vallée des morts sont plus désertiques que ceux que l’on a vu jusqu’à présent. On enchaîne avec la visite du temple funéraire de Hatchepsout tristement connu pour son attentat qui fît 62 morts le 17 novembre 1997.

Au risque de me répéter le site est de toute beauté. Sculptée dans la roche, une longue allée nous amène à 3 immenses terrasses surplombant la vallée. L’accès par petit train est plutôt une super nouvelle vu les kilomètres engloutis ces derniers jours.

Après cette matinée intensive tu crois que la journée est finie et qu’on va aller se prélasser sur le pont du bateau en buvant du rosé…

Et ben non!

Le clou du spectacle est à venir avec la vallée des rois. Des tombeaux creusés à même la roche. Le site est juste waouh.

Des galeries des toute beauté, au milieu du désert couplé d’une une chaleur étouffante. J’avoue…honte à moi avoir eu l’idée d’abandonner à ce stade de la journée, certains de notre groupe ont d’ailleurs capitulé a ce moment là.

Les tombeaux sont profonds et les descentes (et remontées du coup) plutôt raides. Sauf que depuis le début de la semaine, une dame de 96 ans voyage avec nous. Et elle tient le coup, elle y va, doucement certes mais elle y va.

Et moi, genre 37 ans et un cardio tout pourri je vais abandonner ! Faux si elle y arrive, je peux le faire aussi ! J’ai bien fait d’aller au bout de moi-même, quelle claque!

Les murs, tout le long de la descente, mis en valeur par les éclairages, savamment placés sont incroyables. Des dessins et hiéroglyphes partout, et au fond les tombeaux, tout ça dans une pièce plus grande que mon appart, creusé dans la roche du désert.

Phénoménal !

J’ai démissionné juste après ça.

La pause photo devant les colosses de Memnon, s’est faite sans moi, j’ai sous traité le cliché à mon acolyte qui sans que je comprenne trop comment, tenait encore la cadence.

Jour 7 : Retour à Louxor

Notre croisière sur le Nil touche a sa fin, nous profitons de notre dernière journée pour faire un tour de la ville calèche et place a la suite de notre périple sur la terre des pharaons avec 5 jours en mer rouge à Hurghada puis 2 jours au Caire.

Le bilan de ma croisière en Egypte au fil du Nil

Retour au bateau. Dernier repas, dernière soirée partagée avec nos amis d’une semaine, les remerciements aux guides qui nous auront bercés d’histoires incroyables de leur pays pendant 1 semaine.

Pincement au cœur… Je ne savais pas à quoi m’attendre avec cette croisière organisée par FRAM.

Peu rassurée par les avis internet et le côté  » voyage pour vieux« . Résultat j’ai adoré.

Je n’oublierais pas ces rives qui défilent au gré des couchers de soleil, ce bateau, certes, pas tout neuf, mais à taille humaine, ou tout le monde fini par se connaître et se sentir comme à la maison. La passion des guides pour leur métier.

La gentillesse et le sourire d’Abdou, toujours présent pour nous servir un verre ou faire une blague arabico english.

Les copains du bateau, toujours motivés pour un débriefing de la journée autour d’un verre de vin Egyptien sur le pont ou de quelques pas de danse à la disco.

Cette mamie de 96 ans qui effectuait son premier voyage en compagnie de sa fille, ce sympathique couple de retraités aisés, toujours prêts a nous raconter une anecdote de leurs bamboches avec les émirs à Dubaï, ces 2 copines de collèges, cinquantenaires qui partent en voyage ensemble depuis des années.

La casse bonbon du groupe qui apprenait par cœur ses leçons le soir pour pouvoir être la préférée du guide le lendemain en mode  » T’as vu MILLAT j’ai trop bien suivi ce que tu racontais je veux trop être ta chouchoute ».

Le vieux râleur qui trouvait que quand même quel manque d’hygiène ce pays.   » Coco, t’es pas en France, les poubelles jaunes et les poubelles vertes n’ont pas encore traversé la Méditérannée, mais ça viendra.

Ça viendra, parce que ce peuple, si fier et accueillant ne demande que ça se développer, et que c’est à nous de faire notre part du boulot.

Ne pas se laisser impressionner par quelques terroristes qui tentent d’affaiblir l’économie d’un pays et ses habitants, à coups d’attentats et d’intimidation envers les touristes, premières ressources et moyen de survie de bon nombre d’Égyptiens.

Nous sommes en 2019 ! Les derniers évènements Européens nous ont montré que nul n’est à l’abri d’une attaque de ces fous furieux.

Alors continuons à voyager, continuons à aller à la rencontre d’autres peuples, enrichissons-nous de nos différences, c’est tellement plus précieux que la peur et c’est aussi ça l’humanité.

  • Cataliluc(jeudi, 25 novembre 2021 10:29)Merci pour vos commentaires. Je m’apprête à réserver le même voyage !
  • #2anne carette(samedi, 22 janvier 2022 19:59)Merci Lucie nous hésitions à partir vous nous avez convaincus !
  • #3Lucie(dimanche, 23 janvier 2022 08:42)@cataliluc je vous souhaite un très bon voyage au pays des pharaons
  • #4Lucie(dimanche, 23 janvier 2022 08:44)

8 réflexions sur “La croisière s’amuse t’elle vraiment sur le Nil ?”

  1. #5

    Anne carette(dimanche, 01 mai 2022 12:27)

    De retour chez nous et totalement séduits par cette croisière sur le Nil! Super organisation des visites , guides et perSonnel adorable… et surtout la taille humaine de l expérience … (cf autre grosse croisière en famille avec tellement de convenances et de passages obligés )L Égypte est magnifique et tellement riche d histoire . La descente du Nil Est une excursion en tant que telle, un régal tellement paisible ….

  2. lucie(jeudi, 25 août 2022 20:35)

    @Brigitte Polisset, merci pour votre commentaire.
    Je suis bien contente que mon article vous ai convaincu.
    Je vous souhaite une belle découverte de l’Egypte.
    Et un super voyage
    Lucie

  3. Lucie(jeudi, 25 août 2022 20:37)

    @anne carette merci beaucoup pour votre retour d’expérience.

    C’est vrai que c’est une sacrée aventure l’Egypte.
    Amitié
    Lucie

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