Il arrive quand je suis dans la capitale le week-end, qu’ au lieu de faire des trucs d’adultes responsables. Comme trier mes papiers ou laver ma couette, je préfère aller flâner là où s’entassent des trésors et des vieilleries : aux puces de Saint-Ouen. C’est mon petit plaisir vintage, mon expédition archéologique version urbaine. Là-bas, ça sent la poussière chic et le café serré des bistrots de trottoir. On croise des collectionneurs en chasse, des touristes perdus, des Parisiens blasés et des brocanteurs bavards.
Entre deux ruelles étroites, on passe du grand siècle à la déco seventies, du kitsch sublime au « mais qui a bien pu acheter ça un jour ? ». C’est un bazar organisé, un musée à ciel ouvert où tout s’achète, tout se négocie, tout se raconte.
J’ai même poussé le délire à décider un samedi soir de dormir sur place afin de profiter au maximum de la douceur de vivre des puces de Saint Ouen un dimanche matin. Allez je t’embarque pour une virée qui sent la naphtaline et le vieux cuir fatigué.

- Les Puces de saint ouen, un patchwork de mondes parallèles
- 🪞 Marché Vernaison : le cœur vintage qui bat depuis 1920
- 🛋️ Marché Paul Bert Serpette: la version chic de saint ouen
- 🧥 Marché Malik — le temple du look et du bric-à-style
- 📚 Marché Dauphine : le cerveau des Puces
- 🪑 Marché Jules Vallès : le royaume des vrais de vrais
- 🛏️ Une nuit au Mob hôtel paris les puces — dormir sans y laisser un rein, entre deux antiquités
- 🥐 Brunch chez Banlieusardes — le lendemain des Puces
- 🔥 Les Puces de Saint-Ouen : anecdotes What The Fuck et insolites
- Encore plus de Paris à lire ICI
Les Puces de saint ouen, un patchwork de mondes parallèles
Aux puces de Saint-Ouen, il n’y a pas un marché, mais une véritable galaxie de marchés, chacun avec son ambiance, sa clientèle, et son degré de poussière par centimètre carré. L’aventure commence souvent au hasard, parce qu’ici, même Google Maps se perd entre les ruelles et les enseignes défraîchies.
🪞 Marché Vernaison : le cœur vintage qui bat depuis 1920
S’il fallait choisir un seul marché pour sentir battre le cœur des puces, ce serait celui-là. Vernaison, c’est le doyen, le grand-père un peu grincheux mais terriblement attachant. Il existe depuis 1920, et il a tout vu : les premiers chineurs d’après-guerre, les collectionneurs anglais en quête de trésors français, et maintenant les influenceurs qui posent devant une chaise Louis XVI en disant « tellement vintage ».
Dès qu’on franchit le portail, on quitte Paris pour un autre monde. Les allées sont étroites, pavées, bordées de cabanes en bois où s’entassent les objets les plus improbables. Ici, rien n’est trop vieux pour être aimé. Une vieille affiche Ricard côtoie une poupée qui a l’air d’avoir survécu à un exorcisme, pendant qu’un tourne-disque des années 50 diffuse un vieux morceau de jazz en fond sonore.
Le vrai charme de Vernaison, c’est sa désorganisation organisée. Les stands débordent, les étiquettes sont parfois écrites à la main, et les brocanteurs papotent comme si le temps s’était arrêté. Tu entends des phrases du genre :
— C’est un original Napoléon III, je l’ai eu dans un manoir à Chantilly.
— Ah ouais ? Et il tenait debout, le manoir ?
On rit, on discute, on apprend des trucs qu’on oubliera sûrement, mais c’est ça qui est beau. Certains vendeurs connaissent chaque pièce comme s’ils les avaient fabriquées eux-mêmes. D’autres te racontent des histoires invérifiables, mais qu’importe : aux puces, la vérité est moins importante que le folklore.
Et puis, il y a cette ambiance particulière, presque cinématographique. Le cliquetis d’une cuillère en argent, la lumière qui filtre à travers un abat-jour en dentelle, l’odeur du vieux cuir et du bois ciré… On a l’impression de marcher dans un décor de film d’époque. Même le temps semble plus lent ici.
À Vernaison, on ne vient pas forcément pour acheter. On vient pour se perdre, pour rêver un peu, pour tomber amoureux d’un objet inutile mais irrésistible. C’est un marché qui se visite comme on feuillette un album de famille : avec curiosité, nostalgie et un léger sourire.



🛋️ Marché Paul Bert Serpette: la version chic de saint ouen
Après Vernaison et son joyeux bazar, passer au Marché Paul Bert Serpette, c’est un peu comme quitter un vide-grenier pour entrer dans un salon privé du Faubourg Saint-Germain. Ici, on ne parle plus de brocante, mais d’antiquités de prestige. Les pavés sont propres, les enseignes alignées, et les prix… astronomiques. Mais bon, on n’est pas venus pour acheter, on est venus pour rêver — et accessoirement pour espionner les décorateurs d’intérieur qui repèrent les pièces pour leurs clients millionnaires.
Dès l’entrée, tu comprends que t’as changé de dimension : les stands ressemblent à des galeries d’art miniature. Un miroir doré du XVIIIᵉ reflète un fauteuil Le Corbusier, pendant qu’un lustre vénitien surplombe un tapis persan que personne n’oserait jamais poser dans un vrai salon. On marche sur la pointe des pieds, de peur de faire tomber un vase chinois à 15 000 euros juste en respirant trop fort.
Les vendeurs, eux, ont ce calme olympien des gens qui savent qu’ils vendent des trésors. Pas de grands discours ici, juste des phrases feutrées :
— Cette commode, c’est du pur Ruhlmann.
— Ah oui, bien sûr… (je n’ai absolument aucune idée de qui est Ruhlmann, mais je hoche la tête avec conviction.)
Le Marché Paul Bert Serpette, c’est aussi un défilé permanent de personnages fascinants : des collectionneurs à l’œil de lynx, des stylistes en quête de décors parfaits, des couples d’un certain âge qui flânent en Hermès, et parfois, une célébrité qui négocie un fauteuil sans se faire reconnaître (ou en espérant qu’on la reconnaisse quand même).
Mais le plus beau dans tout ça, c’est la mise en scène. Chaque stand est un petit théâtre : un canapé, une lampe, une sculpture, tout est disposé avec une précision maniaque. Tu pourrais t’asseoir là, prendre un café et prétendre que tu vis ici. En fait, Paul Bert Serpette, c’est un peu comme un musée… sauf que tout est à vendre (et que tu risques la crise cardiaque à chaque étiquette).
Et puis, derrière les vitrines impeccables, il y a une vraie passion. Les marchands connaissent leurs pièces, leur histoire, parfois jusqu’à la moindre vis. Si tu poses les bonnes questions (et que tu ne touches à rien), tu peux apprendre des anecdotes incroyables sur un meuble, un créateur ou un style. C’est un peu comme un cours d’histoire de l’art, sauf qu’ici, ça sent le vernis et le cigare.
Quand la tête tourne à force de trop de beauté et de prix à cinq chiffres, tu peux faire une pause dans les cafés alentour. Sur une terrasse, entouré de gens qui parlent design en anglais, tu réalises que Saint-Ouen, c’est tout ça à la fois : le chic, le populaire, le délirant. Un grand théâtre de la curiosité où chaque marché joue sa propre pièce.



🧥 Marché Malik — le temple du look et du bric-à-style
Après avoir frôlé la faillite émotionnelle devant un lampadaire Art déco à 12 000 euros, me voilà au Marché Malik, et là, changement d’univers total. On troque le champagne pour le Red Bull, le cuir patiné pour la basket collector, et les « Bonjour Madame » feutrés pour des « Eh, ça va la famille ! » hurlés à travers les allées.
Le Marché Malik, c’est un peu le petit cousin rebelle des Puces. Il est, bruyant, coloré, parfois un peu (carrément) bordélique, mais tellement vivant. Les néons clignotent, les enceintes crachent du rap old school, et l’air sent le cuir, la frite et le jean délavé.
Ici, on ne chine pas : on fouine, on farfouille, on fouille jusqu’à trouver la pépite. Une veste en jean des années 80, un t-shirt de tournée de Prince, une paire d’Adidas vintage, un survêt’ Fila d’époque… tout est là, et tout a une histoire. Et si tu veux la connaître, demande au vendeur : il te racontera que cette veste a appartenu à un danseur de funk à New York en 1984. Est-ce vrai ? Probablement pas. Mais c’est ça, le charme du Malik.
Les stands débordent de vêtements suspendus, de casquettes, de lunettes rétro et de sacs en cuir élimé. Certains coins ressemblent à des friperies bien rangées, d’autres à la chambre d’un ado en pleine crise identitaire. Et c’est justement ce joyeux chaos qui fait qu’on y passe des heures.
C’est aussi le temple de la contrefaçon. Tu trouveras ici des sacs Chloé ou Dior sacrément bien imité à prix cassé. Entre nous, c’est quand même le double des prix pratiqués à Bangkok, mais ça fait 11 heures de vol en moins si ton kiff c’est le faux plutôt très bien fini.
Bref, si Paul Bert Serpette, c’est Venise, alors Malik, c’est Camden Town avec un accent de Saint-Ouen — un joyeux bordel où on s’amuse, on rit, et on repart toujours avec un petit quelque chose (ou au moins une bonne histoire à raconter).



📚 Marché Dauphine : le cerveau des Puces
Après le Malik et son immense bordel, nous arrivons a mon marché préféré. Le Marché Dauphine fait l’effet d’un bon roman après une soirée de teuf : apaisant, élégant, un brin mystérieux. C’est le genre d’endroit où tu marches plus lentement, où tu parles plus doucement, comme si chaque objet exigeait le respect d’un musée — sauf qu’ici, tu peux tout toucher (en faisant très attention).
Sous sa grande verrière de fer et de verre, le Marché Dauphine dégage une lumière douce, presque religieuse. Les allées sont droites, les stands bien tenus, et tout respire la culture, la curiosité et le raffinement. Ce n’est pas un marché de bric-à-brac, c’est un cabinet de curiosités géant, à la fois brocante, galerie d’art et bibliothèque de collection.
Dès les premiers pas, tu comprends qu’ici, on n’est pas dans le business du « vieux truc », mais dans celui de la mémoire. Les objets ne sont pas seulement anciens, ils ont une histoire à raconter — et leurs vendeurs sont là pour te la conter, souvent avec la passion d’un prof d’histoire un peu perché.
Tu passes devant une collection de vinyles qui sent bon le rock’n’roll poussiéreux, puis devant une vitrine remplie d’appareils photo d’un autre âge. Juste à côté, un vendeur t’explique que sa pile de livres d’art vient d’une bibliothèque d’ambassade. Deux stands plus loin, une affiche de cinéma d’époque te regarde, insolente, avec Belmondo en noir et blanc.
Ici, tout se mélange avec une cohérence magique :
- Des jeux d’arcades des années 80
- Des montres mécaniques avec leur tic-tac d’un autre siècle,
- Des sculptures modernes en fer tordu, qui semblent sorties d’un atelier d’artiste à Brooklyn
- Et même un coin consacré aux vinyles, où tu peux tomber sur un pressage original de Gainsbourg ou une pochette japonaise de Pink Floyd.
Le public est à l’image du lieu : plus calme, plus rêveur. On y croise des amateurs d’art, des profs d’histoire, des collectionneurs discrets, et des touristes curieux qui finissent toujours par tomber amoureux d’un objet inutile mais poétique.
Et puis il y a les odeurs : un mélange de papier jauni, de cire, de vieux cuir et de café tiède — le parfum officiel de la nostalgie. Tu peux facilement passer deux heures à flâner sans t’en rendre compte. C’est un marché qui invite à la lenteur, au regard, à la contemplation.
Si tu tends l’oreille, tu entendras des conversations passionnées :
— Vous voyez, cette gravure représente la première carte astronomique complète de Cassini…
— Ah oui ? Et vous la vendez combien ?
— Hélas, elle n’est pas à vendre. Elle reste ici.
Eh oui, au Marché Dauphine, certains objets sont juste là pour le plaisir des yeux. On vient pour s’inspirer, pour discuter, pour se nourrir de belles choses. C’est un lieu qui te donne envie de t’acheter une bibliothèque et de commencer une collection de choses dont tu ne soupçonnais même pas l’existence il y a une heure.
Avant de repartir, tu peux t’installer au petit café du marché. Tu commandes un matcha latte, tu regardes la lumière jouer sur les verrières, et tu te dis que, décidément, les Puces, c’est bien plus qu’un marché : c’est une machine à remonter le temps, version parisienne.





🪑 Marché Jules Vallès : le royaume des vrais de vrais
Après la sophistication du Dauphine, entrer dans le Marché Jules Vallès, c’est comme troquer ses mocassins pour des rangers. Ici, pas de dorures ni de verrières arty : les allées sont étroites, les stands débordent, les conversations vont bon train, et la poussière fait partie du décor. C’est l’âme pure et dure des Puces, celle des matins gris où les marchands sortent leurs trésors à la lueur des néons.
Jules Vallès, c’est un peu le marché des initiés — de ceux qui aiment fouiller, négocier, et ressortir les mains noircies mais le sourire aux lèvres. Les stands n’ont pas de vitrine chic ni d’étiquette dorée : ici, tout est à portée de main, entassé, empilé, superposé. Et c’est justement ce joyeux bazar qui en fait le charme.
Tu y trouves de tout, absolument tout :
- des machines à écrire qui semblent attendre qu’un écrivain désespéré vienne les ressusciter,
- des lampes industrielles prêtes à illuminer un loft du Marais,
- des outils rouillés qui feraient saliver n’importe quel bricoleur du dimanche,
- des valises en cuir qui sentent encore la gare d’Orsay de 1930,
- et même, parfois, des objets totalement indéfinissables dont personne ne connaît la fonction — mais que quelqu’un finira par acheter, « parce que ça a une bonne gueule ».
Ici, le marchandage n’est pas une option : c’est une danse, un art, un sport national. Tu proposes 40 €, on te répond 80 €, tu souris, tu bluffes, tu finis par l’avoir à 50 €, et tout le monde repart content. Le vendeur t’offre un clin d’œil, toi tu repars avec un vieux téléphone en bakélite dont tu n’as aucun usage. Mais tu t’en fiches, c’est ton trophée du jour.
Ce que j’aime au Jules Vallès, c’est cette ambiance de marché populaire, vivante, un peu brute, sans chichi. Les marchands se connaissent tous, s’interpellent, s’envoient des blagues d’une allée à l’autre. Il y a des rires, des engueulades, des discussions improbables sur la restauration d’une chaise Napoléon III avec un décapeur thermique.
Et au détour d’une allée, tu tombes sur une pépite : une affiche de cinéma pliée, un miroir piqué juste ce qu’il faut, une vieille caisse en bois estampillée “Cognac 1957”. Tu la portes, elle grince, tu souris. C’est ça, le frisson du chineur.
Pas de snobisme ici, pas de vernis artificiel : au Jules Vallès, les objets ont vécu, ont des cicatrices, et c’est justement pour ça qu’on les aime. Chaque trouvaille raconte une histoire — souvent cabossée, mais authentique.


🛏️ Une nuit au Mob hôtel paris les puces — dormir sans y laisser un rein, entre deux antiquités
Après avoir passé la journée à arpenter les Puces de Saint-Ouen, à humer la poussière centenaire et à marchander un miroir dont je n’ai absolument pas besoin, j’avais bien mérité un peu de confort. Pour la nuit, j’ai posé mes valises au Mob Hôtel Paris Les Puces — attention, pas le premier, le deuxième, celui qui fait un peu moins mal au porte-monnaie.
D’extérieur, il ne paie pas de mine. On est à Saint-Ouen, après tout : les rues sont encore marquées par le va-et-vient des chineurs et des camionnettes chargées de meubles bancals. Et puis, d’un coup, le Mob Hotel les puces surgit, un bâtiment en briques avec des airs d’usine réinventée, mi-loft industriel, mi-refuge bohème.
À l’intérieur, changement de décor. L’ambiance est feutrée, chaleureuse, un peu arty sans être snob. Des canapés moelleux, des tables en bois massif et des lampes suspendues.
Je récupère ma clé (en bois, évidemment), et on me conduit à ma chambre : un petit espace modulable, à mi-chemin entre une suite d’artiste avec rideaux de scène en guise de tête de lit, et et une chambre de bonne fonctionelle. La literie ? Doux comme une promesse de flemme. Au mur, quelques cintres. Dans un coin, un bureau pour « travailler si on veut » (spoiler : je ne voulais pas). La salle de bain, elle, est faite de carrelage à l’ancienne, produits écolos, serviettes moelleuses et lumière flatteuse.
Nous ne sommes pas sur le summun du confort ( pas de café ni de TV dans la chambre, minimaliste on t’a dit) mais disons que c’est propre, bien pensé, et qu’on y dort bien. Bref, un bon plan si tu veux loger à deux pas du marché sans exploser ton budget ni partager ta chambre avec un vieux mannequin en plâtre dans un sombre boui boui a prix décent.
Les resto de l’hôtel mob les puces
Seule ombre au tableau : le repas du soir au restaurant de l’hôtel. J’y suis allé pleine d’entrain (et un peu affamé, il faut le dire), mais la magie n’a pas vraiment opéré. La pizza, annoncée comme « artisanale » et « cuisinée avec amour », avait surtout l’air d’avoir été préparée par une pince du fromage. Pas mauvaise, hein, juste… sans âme, sans peps, sans ce petit truc qui fait lever les yeux au ciel de bonheur. Quant au service, disons qu’il était à l’image de la pizza : pas foufou. Un peu long, un peu froid, un peu comme si on dérangeait. Bref, pas de quoi gâcher le week-end, mais clairement pas l’adresse où je retournerai pour un dîner mémorable.
🥐 Brunch chez Banlieusardes — le lendemain des Puces
Le lendemain matin, j’ai émergé lentement du cocon du Mob House, encore enveloppé de draps moelleux et d’une légère gueule de chine. Tu sais, cette fatigue un peu étrange qu’on ressent après une journée à marcher, à négocier des prix improbables et à tomber amoureux de meubles trop lourds pour être transportés. Bref, il me fallait du carburant. A deux rues de là, trône Banlieusardes.
Le nom m’a fait sourire : Banlieusardes, en lettres sobres, comme une déclaration d’amour à ce coin de Saint-Ouen qu’on oublie trop souvent de regarder autrement qu’à travers le prisme des clichés. Ici, pas de frime parisienne ni de brunch hors de prix sous prétexte que le pain vient d’un moine bouddhiste. Non, c’est simple, bon, sincère — mais avec le style qui va bien.
Je traverse la rue (en évitant une trottinette suicidaire), et dès que j’entre, l’odeur me cueille : café fraîchement moulu, gaufres chaudes et bacon croustillant. La déco ? Un mélange parfait de bois clair, de plantes suspendues et de vaisselle en céramique. C’est cosy sans être gnangnan, moderne sans être froid. On s’y sent bien, tout de suite.
Je m’installe sur un canapé près de la fenêtre, avec vue sur l’autre MOB house (le plus cher des 2). Le serveur, sourire aux lèvres, me propose la carte : œufs Bénédicte, pancakes, granola maison, avocado toast (évidemment). La pizza de la veille encore sur l’estomac je me contente d’un Yellow blue, lait vegétal, spiruline et gingembre. Et comment te dire….un bonheur en bouche, cette boisson est une vraie découverte qui me fait encore saliver au moment ou j’écris cet article. #bonheurabsolu
À la table d’à côté, deux chineurs commentent leurs trouvailles de la veille :
— T’as vu le buffet que j’ai récupéré à Jules Vallès ?
— Oui, et t’as aussi récupéré le lumbago qui va avec.
L’ambiance est détendue, un peu bohème, un peu locale. On sent que Banlieusardes n’est pas juste un café : c’est un refuge du week-end, un point de ralliement pour les puces-lovers, les habitants du quartier, les voyageurs et les curieux.
Le café coule lentement, la musique jazzy glisse en fond sonore, et dehors, les premiers chineurs de la journée recommencent leur ballet. Je prends une dernière gorgée, le soleil perce entre deux façades, et je me dis que Saint-Ouen, un dimanche matin, a vraiment une autre gueule.
Ici, la banlieue n’a rien de triste : elle a du goût, du caractère, et une belle âme.



🔥 Les Puces de Saint-Ouen : anecdotes What The Fuck et insolites
Si tu crois que les Puces de Saint-Ouen, c’est juste des meubles, des lampes et des vinyles poussiéreux… détrompe-toi. Derrière chaque stand se cache un bout d’histoire, parfois complètement folle, parfois carrément WTF. Voilà quelques perles à raconter quand tu veux épater ton voisin ou ton lecteur :
1️⃣ Les Puces… hors-la-loi à leurs débuts
Avant d’être ce temple du vintage, certains stands existaient dans la quasi-clandestinité. Les brocanteurs s’installaient sur les trottoirs, récupéraient tout ce qui traînait — des objets abandonnés aux biens douteux — et vendaient ça en douce. Les flics passaient régulièrement, les marchands disparaissaient derrière des étals, et le marché avait ce petit parfum anarchique qui lui colle encore un peu à la peau.
2️⃣ Fantômes, malédictions et miroirs hantés
À Vernaison, certains antiquaires te diront que certaines pièces viennent de manoirs hantés. Armoires, miroirs ou vieilles chaises auraient vu des ombres ou entendu des voix après leur vente. Bien sûr, on ne peut pas vérifier… mais c’est une excellente excuse pour expliquer pourquoi ton miroir de style Louis XVI te fait peur la nuit.
3️⃣ Espionnage et objets codés
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le marché servait aussi de terrain d’échanges secrets. On raconte que certains objets rares ou exotiques ont été utilisés pour faire passer des messages codés entre résistants. Pas sûr que ton futur vase ancien contienne un secret d’État, mais l’histoire ajoute du piquant à ton carton de trésors chinés.
4️⃣ Le braquage qui a foiré… à cause du public
Dans les années 1980, un gang a tenté de voler un stand entier de bijoux anciens. Le hic ? Les ruelles étroites et bondées ont transformé le plan en fiasco monumental. Les voleurs se sont retrouvés coincés et ont dû abandonner la moitié du butin… devant des chineurs médusés qui pensaient assister à un spectacle. Classique.
5️⃣ Dalí et Hemingway dans les Puces
Oui, tu as bien lu : Salvador Dalí et Ernest Hemingway ont arpenté ces mêmes allées. Dalí, en quête d’objets bizarres pour ses sculptures, aurait un jour proposé un échange complètement surréaliste : un de ses croquis dégoulinants contre un miroir doré. Hemingway, lui, cherchait des livres rares et des objets déco pour son appartement parisien. On a envie de dire : “normal, quoi.”
6️⃣ La baleine grandeur nature
Et le WTF ultime : un stand de Vernaison a un jour mis en vente… une baleine empaillée géante. Oui, une vraie, énorme. Les acheteurs se succédaient pour la prendre en photo et imaginer comment diable ils pourraient la caser chez eux. Elle a fini dans un musée privé, mais l’histoire circule toujours parmi les habitués.
Bref, aux Puces de Saint-Ouen, il n’y a pas que des meubles et des vinyles : il y a du suspense, du bizarre, de l’histoire, et parfois du complètement WTF. Chaque objet peut avoir son secret, et chaque allée, son anecdote improbable.
🎯 Conclusion : Les Puces, ou l’art de se perdre sans regret
Je suis reparti de Saint-Ouen comme on quitte une fête qu’on n’avait pas vraiment envie de voir finir. Le sac un peu trop lourd, les jambes fatiguées, le portefeuille allégé, mais le cœur plein. Les Puces, ce n’est pas juste un marché : c’est un univers parallèle où tout le monde devient explorateur, poète, historien ou marchand d’histoires.
J’y ai vu des trésors et des horreurs, entendu des accents de partout, respiré la poussière du passé et le parfum du café brûlant. J’ai traversé des siècles en quelques ruelles, discuté avec des gens qui savent tout des choses qu’on croyait oubliées, et ri en me perdant entre Vernaison et Jules Vallès.
La nuit au Mob House a été comme une parenthèse après ce grand bain de poussière : un cocon calme et pratique. Et le lendemain, la pause chez Banlieusardes fut une parenthèse enchantée.
Au fond, c’est ça, les Puces : un mélange délicieux de bordel et de beauté, de passé et de présent, de chic et de populaire. On vient pour chiner, on reste pour flâner, et on repart en se promettant de revenir. Parce qu’ici, même quand on n’achète rien, on trouve toujours quelque chose : une ambiance, un sourire, un souvenir, ou juste l’envie de raconter tout ça en rentrant.
Et c’est exactement ce que j’ai fait.
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